épisode 109 : 23 mars — En grève (2)

Publié le par strelets

En ce jour, le ciel nous tombe sur la tête. En 1918, c’était le début de la campagne du Pariser Kanon, plus connu de ce côté-ci de la frontière sous le doux surnom de « Grosse Bertha ». Du plus gros en 2001, avec la rentrée en atmosphère et la désintégration de la station Mir. Les plus avertis d’entre vous savent que quelques morceaux sont restés en orbite, comme la cuvette des WC qui finit par redescendre et percute Georgia Lass le 27 juin 2003. Dans la version métaphorique, Nicolas Fouquet mourrait dans l’oubli à Pignerol (1680).

« Ben alors vous, les profs, quand vous n’êtes pas en vacances, vous êtes en grève. Et quand vous n’êtes pas en grève, vous préparez la suivante ! »


Aujourd’hui, je dois moi aussi me protéger la tête, c’est profil bas et rasons les murs : pour la deuxième fois en dix jours, je suis en grève. Contrairement à la précédente, qui était spécifiquement catégorielle (cf. épisode 102), celle-ci est beaucoup plus large, sur la base de la plate-forme interconfédérale transprofessionnelle.


Aux motifs mentionnés lors de la précédente grève s’ajoutent d’autres raisons très personnelles :

1. les transports sont eux aussi en grève, et je n’ai pas le courage de vivre cette grande épopée moderne ;

2. j’ai pu faire la grasse matinée jusqu’à 8H30 ;

3. ne pas préparer le texte pour le TD de jeudi sur les exemptions fiscales de Sainte-Sophie à l’arrache ;

4. avancer un peu dans les copies en retard. D’ailleurs, plus cette année passe, plus j’ai l’impression d’entretenir avec mes copies le même rapport que Gaston Lagaffe avec le courrier chez Dupuis : « copie en retard » finit par être redondant.


En somme, aujourd’hui, faire la grève m’a permis de ne pas voir les élèves pour travailler plus efficacement.


L’administration n’est pas en grève et s’est rappelée à moi alors que je progressais avec difficulté dans le maquis de la fiscalité byzantine, qui ferait passer les fonctionnaires de Bercy pour des amateurs. Coup de fil de la secrétaire de Vladimir-Cosma. Pour ceux qui auraient oublié, c’est mon établissement de rattachement, i.e. je n’y suis pas mais c’est là qu’est géré mon dossier. Ma notation est toujours en blanc (cf. épisodes 79 et 82) et elle souhaiterait savoir si d’aventure je n’avais pas signé une autre  notation ailleurs. Évidemment non, car c’est au proviseur de Vladimir-Cosma de faire cette notation. Elle s’en étonne : les fiches de notation auraient dû arriver signées au rectorat avant les vacances de février. En l’absence de remarque du rectorat, elle a supposé que le problème avait été réglé par une autre voie.


Me voici donc dans une jolie situation : le proviseur ne m’a pas noté, la secrétaire ne sait pas quoi faire, et c’est moi qui doit contacter le rectorat pour m’informer de la conduite à tenir.


Cette année, j’aurais été gâté, côté administratif…

 

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Publié dans Saison 1

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