épisode 179 : 21 juillet — Ordines servare

Publié le par strelets

Aujourd’hui, je n’ai pas envie de rire. Un huluberlu qui voulait faire passer son nom à la postérité détruit par le feu le temple d’Artémis à Éphèse, une des sept merveilles du monde (365 av. J.-C.) — pour la peine, je ne vous dirai pas son nom. C’est aussi la mort de Manuel II Paléologue (1425), l’empereur philosophe qui s’est tant démené pour enrayer le naufrage de l’Empire. Les amateurs de rock me diront certes que c’est aussi la naissance d’Hubert-Félix Thiéfaine (1948), mais ça fera plus plaisir à ma petite sœur qu’à moi. 

 

C’est sous ces auspices peu joyeux que je fais mon premier cours. Heureusement, l’affaire de la cartouche d’encre (cf. épisode 178) s’est bien terminée : mon imprimante avait juste un coup de fatigue et a fini par accepter d’imprimer peu après minuit. Je peux donc distribuer mes modèles de fiche lors de la pause de 10H30.

 

À cette occasion, un de nos élèves m’aborde avec une déférence rare, en mode petit scarabée s’excusant de profaner les oreilles du maître du son sa voix et de lui faire perdre son temps en me demandant s’il peut me rendre une analyse de sujet. Du calme, camarade ! on est là pour ça. En discutant avec lui, car je voulais qu’il desserre un peu son string, je découvre qu’il vient de Vladimir-Cosma, à Champ-lès-Barres, mon lycée de rattachement (cf. épisode 2) ! Il y avait des élèves originaires du 9-5 dans le stage de février-Pâques mais là, ça se rapproche : je suis vraiment poursuivi par ce département maudit.

 

Le cours du jour portait sur « Les économies européennes en guerre (1914-1918) », formulation bien alambiquée qui devait me permettre de bien leur montrer le mécanisme de l’analyse du sujet. Comme je n’ai que la moitié des stagiaires, nous sommes dans une classe normale, ce qui les rend moins timides pour poser des questions et intervenir. L’équilibre est délicat : montrer qu’il faut être précis sans les terroriser avec trop de finesses. Avec quelques anecdotes piquantes (les soldats russes qui montent au front avec un fusil pour deux ou les casques à pointe pas très discrets dans la tranchée) et quelques saillies germanophobes et anglophobes, ça passe. Le bon point, c’est que certains saisissent vite et n’hésitent pas à me reprendre quand j’ouvre une parenthèse pour me signaler que je suis hors sujet !

 

Avec le sentiment du devoir accompli, je suis rentré chez moi, dans la moiteur torride de la ligne 13, pour somnoler face à mon ordinateur en tentant de rédiger les sujets du devoir de vendredi prochain après en avoir discuté avec ma collègue. Demain, c’est elle qui est en piste : grasse matinée !

Publié dans Saison 1

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V
<br /> Merci pour Hubert Felix!!!! Ou tu trouves ce genre d'info? Sur wikipedia??<br /> <br /> <br />
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