épisode 204 : 28 octobre — Honneur et fidélité

Publié le par strelets

Nous commémorons aujourd’hui un événement essentiel dans l’histoire l’Empire. Ça devrait même être un jour férié ! Constantin, aidé de l’ambigu chrisme d’après les conseils d’une vision restée fameuse, écrase les forces de Maxence, imprudemment sorti de Rome, devant le pont Milvius (312). La route de la Ville éternelle est ouverte, et Maxence se noie dans sa fuite. 

 

Non…

 

J’avais dit non.

 

L’année scolaire est ainsi faite qu’après janvier, période de travail et vacances s’enchaînent avec régularité et permettent de souffler mais, que septembre à décembre, nous n’avons guère que dix jours de vacances, ce qui transforme la période entre la Toussaint et Noël en calvaire, avec des gamins pas assez reposés — et à cet âge-là, la fatigue se traduit par un surcroît d’excitation. C’est pourquoi j’avais dit que je ne participerai pas à la session de ma prépa Sciences-Po de la Toussaint pour prendre des forces.

 

Néanmoins, mes collègues avaient des obligations, et personne ne pouvait faire cours ce matin. Je ne vais pas faire semblant de râler : ça me fait bien plaisir, et ce fut agréable de retrouver certains de nos stagiaires de cet été.

 

La loose n’est cependant jamais loin, et elle m’avait tendu une belle embuscade. De sa propre autorité, notre nouvelle collègue d’allemand avait décidé de venir faire cours ce matin alors que rien de tel n’était prévu à l’emploi du temps. Et comme j’étais supposé faire cours à la classe composée aux trois quart de germanistes, je me suis retrouvé à faire cours devant dix élèves. Évidemment, les germanistes sont ensuite venus me voir pour savoir quand ils auraient cours d’histoire. Je n’ai pu que les renvoyer à leur emploi du temps en leur expliquant qu’ils l’avaient raté et qu’il n’y avait pas de créneau disponible pour un éventuel rattrapage.

 

Je reste déjeuner avec mes chers collègues. Pour découvrir que la qualité de notre bistrot habituel a considérablement baissé, et qu’ils se sont rabattus sur un autre établissement. Au cours de nos conversations, j’apprends qu’il va manquer du monde pour surveiller le galop de demain après-midi. D’après vous, qui va se dévouer ?

 

 

Publié dans Saison 2

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